Horaires : Lundi au vendredi : 8.00 à 18.00

La Commune - Présentation générale

La commune de Thiaré fait partie de l’arrondissement de Koumbal dans le département de Kaolack. Elle fait frontière avec les communes suivantes : Latmingue, Ndiognick, Keur Baka, Mabo, Paos koto, Darou Salam et Ségrégatta. 

Le développement de la commune de Thiaré pourrait, ainsi, être envisagé, dans le cadre d’une intercommunalité avec ces communes. La commune de Thiaré  couvre une superficie de 197km² avec 57 villages officielle (RGPHAE 2013).

Avec l’acte III de la décentralisation, Thiaré a eu un statut de commune en 2012. Jadis, Thiaré était une communauté rurale crée en 1972 (réforme de 1972). Avec la communalisation intégrale Thiaré est devenue une commune de plein exercice avec une personnalité juridique et autonomie financière. Son premier Maire fut El Hadji Omar Dramé de 2014 à 2022. 

Toutefois, malgré le changement de statut, la commune de Thiaré a une allure rurale avec tout le cortège de problématique qui l’accompagne.

Historique

Diverses informations sont disponibles sur l’origine du nom Thiaré. Mais selon certains notables et d’autres habitants de la commune, le nom de Thiaré est un nom de famille sérère qui renvoie au premier habitant qui est d’origine sérère et qui s’appelait Mahécor Thiaré.

Ce terme sérère signifie symboliquement l’abondance en lait. Nous pouvons donc considérer que le premier fondateur exerçait une activité pastorale et était guidé par la clémence des pâturages.

Au départ du fondateur sérère, la famille Dème a repris le village tout en conservant le nom de Thiaré. Nous retrouvons dans la trame historique du village le cousinage séculaire entre les sérères et les toucouleurs.

En outre, sur le plan historique, le village est prédisposé à une ouverture et une diversité ethnique. En effet, Ndiobo Awa Nding Dème, fondateur du village de Thiaré vers les années 1901 est originaire du Fouta Toro particulièrement de Diama Alwaar. Il était à la quête d’un endroit paisible pour vivre sa foi et respecter les recommandations de son père. En effet, son père l’avait instruit, en tant que disciple et héritier d’aller à la découverte de nouveaux horizons pour fonder un village où retentira le rythme de l’Islam et le culte du travail. La création du village de Thiaré est inscrite donc dans une mission d’enseignement du Coran et de propagation des valeurs islamiques. Cette trajectoire historique a fondé une légitimité pour les « Ndémène » et l’encrage dans le terroir villageois de valeurs religieuses. En outre, la pratique de l’agriculture et de l’élevage s’est dessinée, au fil des temps, comme un genre de vie intégrant les socles de la tradition.

Durant notre enquête, nous avons constaté que, même dans les autres grands villages de la commune, la pratique de l’agriculture et la prééminence des valeurs islamiques sont de mise.  L’enracinement historique et culturel ainsi que l’identité fondent chez les populations un fort sentiment d’appartenance à une communauté attachée à l’éthique et au culte du travail.

Dans le village de Thiaré, l’héritage de Ndiobo Awa Nding Dème a été soigneusement conservé par ses fils. Les sources d’information retiennent : Abdou Yougoudou Dème, Aly Yougoudou Dème, Madiouldo Dème, Mamour Sokhna Dème et Ali Penda Dème comme figures légendaires ayant contribué à la consolidation du village et de ses valeurs. 

Le village est, en effet, fortement accroché à sa trame historique et développe ainsi un conservatisme objectif. 

De génération en génération, l’enracinement historique s’est affirmé comme un schèma solide pour la conservation de valeurs et d’une identité propre.

Selon nos sources, Ndiobo Dème et Ali Sala Dème ont été très déterminant dans la conservation de ce riche héritage qui s’est consolidé dans le temps pour être incarné aujourd’hui par El Hadji Dème fils d’Ali Penda Dème. 

Toutefois, il faut signaler que le terroir villageois a bénéficié d’une extension communautaire par le jeu des alliances et de la ferme détermination de concrétisation de la prééminence du culte de la foi et du travail. Ainsi, nous notons dans le village l’intégration d’autres communautés dans la trajectoire historique sur la base de valeurs partagées. Nous en  retenons les « Dramé », les « Sakho » les « Cissé » entre autres, qui ont largement contribué au rayonnement du village.

Mais, le village a aussi reçu l’influence d’érudits et de chef d’opinion qui ont cohabité avec les « Ndémène » et contribuaient à la préservation d’un legs qui illumine toujours les références sociales du terroir. Parmi ceux-là, Serigne Alioune Ndiaye (Moukhadam de El Hadji Malick SY) est inscrit dans le tabernacle des patrimoines historiques comme un sage, un élu de Dieu, un éducateur à la croisée des Daaras et un grand agriculteur.

En réalité, le terroir de Thiaré, en lui-même est un Daara, avec des érudits comme Serigne Mamour Setou DRAMÉ de Pakathiar, El Hadji, de Serigne Moussa DRAMÉ de Darou Pakathiar, de Serigne Mallé Lama Diallo de Keur Mallé, de El Hadji Babou Marame DRAMÉ et de Serigne Bassirou Mbacké (fils de Serigne TOUBA) de Keur Serigne Bassirou., de El HADJI Abdou Cissé de Thianga Diebel, d’où a émergé, sociologiquement un mode de vie et un système social féconds pour éclore un idéal de vie commune, voire même un modèle de développement local.

En effet, les relations de voisinage se fondent sur des valeurs partagées pour favoriser une cohabitation de concordance et une solidarité objective à la base de la cohésion sociale dans le terroir villageois.  

Malgré quelques velléités de clivage, le pouvoir local est reparti aux différents segments sociaux dynamiques qui interagissent pour la conservation des valeurs partagées, et cela,  dans une parfaite entente et une paix auto entretenue.

 Cela explique le fait que le terroir villageois perdure et s’agrandit avec tout son charme culturel et sa capacité de résistance aux aléas du temps. 

En effet, le village de Thiaré a fait face à d’importants événements qui ont marqué son histoire. 

Les épidémies de Rougeole et de Coqueluche, un incendie ravageant l’ensemble des concessions sont considérés par les populations comme des évènements majeurs auxquels le village a affiché une capacité de résistance et de résilience. Sur le plan économique, l’invasion des champs par les criquets pèlerins en 1974 et 1975 avec une destruction massive des récoltes retentit fortement dans la mémoire collective rurale. 

Ces évènements vécus par les populations ont permis la construction collective d’une capacité de résistance aux chocs et aux catastrophes. 

Cette capacité de résilience révèle un attachement historique et culturel au terroir se manifestant comme un capital de la durabilité.

Par ailleurs, le terroir villageois décalque de son profil historique un potentiel humain et un riche patrimoine culturel mobilisable pour un développement local. En effet, le culte du travail et le refus du déclin des valeurs propres apparaissent comme des ingrédients essentiels pour la mise en synergie des forces locales autour du combat contre la précarité.

En ce sens, le profil historique du village cache un riche capital propice à l’incarnation d’une idéologie populaire en faveur du progrès, de la résilience et de l’esprit d’innovation.

Les innovations sociales seront certainement les pivots de la réalisation d’une commune créatrice par la résilience et l’entreprenariat dynamique.

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